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Quand trop de touristes tue le tourisme : gérer la surfréquentation

D’après l’OMT (Organisation mondiale du tourisme), 95% des touristes se répartissent sur 5% des territoires du monde. On devine aisément que ce n’est pas une très bonne nouvelle. Pourtant, on a tendance à penser qu’il faut toujours plus de croissance, et de visiteurs.

Que faire alors quand le tourisme de masse devient invivable ? Et quelles sont les problématiques qu’il pose ?

Le problème du tourisme de masse, une réalité

tourisme de masse stop

Le tourisme de masse, c’est-à-dire le fait qu’il y ait trop de monde, à un même endroit, à un même moment, touche de nombreuses villes : Amsterdam, Venise, Palma de Majorque, Chamonix… Et nous l’avons tous expérimenté, obligés à un moment donné de fuir la foule et de renoncer à des activités, car la file d’attente fait la longueur d’un Paris-Dakar.

Un enjeu social comme environnemental

Au-delà du caractère désagréable des rues bondées, le tourisme de masse peut provoquer des incidents graves. C’est ce qu’il s’est produit en début de saison estivale 2019 sur l’Everest, où des « embouteillages humains » (alpinistes) ont provoqué la mort de 10 personnes en quelques jours. Le ralentissement occasionné n’étant pas prévu dans le temps de parcours et par l’entraînement des sportifs.

Par ailleurs, c’est également un enjeu environnemental, car tourisme est souvent synonyme de déchets en masse. Et, moins il y a de passage, moins les espaces naturels seront pollués. De même, un trafic mieux étalé sur l’année des paquebots de croisière permettrait de réduire les niveaux de pollution des villes d’escale.

Mais qui entretient ce phénomène ? Pourquoi s’est-il accéléré ces dernières années ? Comme souvent, la réponse est à chercher en ligne.

Les réseaux sociaux, un nouveau fléau ?

tourisme photo ville touriste

En effet, l’ère des influenceurs est en grande partie responsable des dégâts du tourisme de masse. D’abord, l’impact d’Instagram pousse encore plus à privilégier certaines destinations au détriment d’autres. Il existerait des lieux « instagrammables », d’autres moins.

C’est ainsi que dans le Soir, la rédaction nous parle des champs de lavande dévastés par les shootings à répétition. L’effet d’imitation (prendre des photos dans un champ entièrement bleuté) provoque des dégâts sur la biodiversité (déchets, plants écrasés…), les cultures, et donc l’économie locale. Réfléchissez-y à deux fois la prochaine fois que vous voulez gagner des likes…

Malgré ce constat quelque peu accablant, un espoir persiste, et des solutions existent !

D’après un sondage (Toluna pour Comptoir des Voyages, avril 2019) auprès de 1000 Français, 63% sont prêts à renoncer à certaines destinations, au nom du tourisme de masse.

Des exemples de mesures mises en place à travers le monde

Pour faire face au problème, de nombreuses villes attractives ont pris des mesures en 2019. Elles jouent soit sur les quantités, soit sur les prix, pour réduire la fréquentation.

Les mesures quantitatives

  • Au Mont Blanc en France, un quota de 214 alpinistes par jour a été instauré pour réduire le nombre d’accidents, et de détritus laissés en altitude.
  • Palma de Majorque a, pour sa part, interdit la location touristique d’appartements en ville.

D’autres mesures existent : interdire les plages, l’hypercentre, mettre en place des quotas de visiteurs par période…

Inciter par les prix

  • A Reykjavik, en Islande : l’Etat de 340 000 habitants permanents a été submergé l’an dernier par 1,26 million de personnes. Par conséquent, le gouvernement a décidé d’augmenter la TVA, et a suspendu la communication et le marketing territorial.

Taxes à l’entrée des centre-ville, taxes sur les courts séjours, accès payant aux lieux les plus en vue… sont autant d’autres moyens de réduire le niveau de fréquentation touristique.

En somme, on ne peut qu’espérer que le tourisme de masse va trouver son rythme de croisière dans les prochaines années. La meilleure option semblant être une répartition des flux sur toute l’année. Mais elle implique un changement profond dans l’attitude des vacanciers!

Et vous, avez-vous été concerné par le tourisme de masse, exprimez-vous en commentaires ! Et découvrez ici nos solutions pour capter les avis citoyens !